Je m’appelle Anaïs, j’ai vingt-six ans ; je suis en charge de la Toute Petite Rockette, la boutique solidaire destinée aux femmes et aux enfants de l’association la Petite Rockette, créée à l’initiative de Delphine Terlizzi, coordinatrice de l’association1. L’idée est de proposer un service de conseil vestimentaire, pour les femmes principalement, comme si on était dans une boutique chic, ou une petite boutique de créateur ; nous y proposons un service particulier, ainsi qu’une attention, elle aussi particulière. Beaucoup de gens viennent chiner.
J’aime à me définir comme la « femme-soleil » de la boutique : en effet, mon objectif est d’apporter de la bonne humeur, avec des touches de couleur, par l’apparat. L’apparat, l’apparence, agit beaucoup sur nous : c’est extérieur, mais nos vêtements définissent assez bien notre personnalité.
Pour ma part, mon style varie avec mon humeur du jour, j’aime mettre en scène une histoire lorsque je m’habille. Il y a un sous-texte qui accompagne mon apparence : Mary Poppins, la venue du printemps, Anna Karénine. Aujourd’hui2, c’est les années 1950, la femme au foyer, qui va faire son tricot ; il y a un côté très rétro, voire un peu rétrograde, pour le coup, je l’admets. J’ai de toute manière un goût pour le vintage. On remarquera que ma tenue n’est pas si conventionnelle que cela, même si elle est bleue marine : ma mère a horreur du bleu marine, pour l’aspect très bcbg qu’elle lui attache. Je souligne ce côté désagréable du « beijbeij », [comprendre bcbg, NDLR], par un grand gilet, marron, marbré d’un motif imprimé noir, qui rend le gilet un peu plus seyant. Incrustés dans cette robe un peu austère, il y a comme des éléments d’un collier, dorés, autour du cou. C’est ce qui m’a donné envie de la porter : son côté classique qui tente une incursion vers la fanfreluche.
Depuis mes dix-huit ans, j’ai toujours travaillé dans des boutiques, notamment pendant les « saisons » : l’année de mes dix-huit ans j’étais à Boyardville, sur l’ile d’Oléron ; l’année d’après j’étais dans le bassin d’Arcachon ; juste avant de monter à Paris, c’était Biscarrosse. J’aime les fringues, j’aime m’habiller : c’est une passion, dévorante – il m’arrive de me changer jusqu’à trois fois par jour !
Quant à la vente, c’est une évidence pour moi : j’aime aller vers les gens, et il y a ce jeu, ce challenge, de convaincre.
Parcours avant la Petite Rockette
A deux ans, je m’habillais déjà toute seule [rires]!
Sans remonter aussi loin, je trouve pertinent d’évoquer mon parcours depuis mon arrivée à Paris, en septembre 2009. Juste avant, j’ai travaillé au Festival de Cannes, au service de presse, après avoir passé ma soutenance de mémoire en commerce internationale- je m’étais spécialisée dans le journalisme, et les questions d’image.
Si j’ai fait des études de commerce international, c’est parce que j’ai toujours eu le sens du commerce, qui est avant toute chose une question de rapports humains, d’échange. C’est suite à un échange avec quelqu’un rencontré un soir lors d’une saison sur l’Ile d’Oléron, l’année de mes dix-huit ans, que j’ai pris cette décision : il m’a parlé de la possibilité d’apprendre trois langues lors de ce cursus, Langues Etrangères Appliquées au Commerce International, l’anglais, l’espagnol, et le portugais du Brésil, et d’une large partie du programme consacré aux civilisations.
Je me suis donc inscrite à la fac, à La Rochelle. Je connaissais déjà l’anglais et l’espagnol. Le portugais brésilien a été une heureuse découverte : j’ai passé mes six derniers mois de Licence dans la Bahia, à l’Université d’Ilhéus, à 300 km au sud de Salvador de Bahia. Je suis partie dans le cadre du programme d’échange Socrates, avec mes deux meilleures amies, Angèle et Lilli. Notre projet était soutenu par Monsieur Lucas, notre professeur de portugais ; à noter que ce dernier, très engagé à gauche, politiquement, nous avait fait visionner un documentaire, que je recommande, d’une douzaine de minutes, de Jorge Furtado, que l’on peut voir en français sur Youtube intitulé « Ilha das Flores »3, sur la notion de la valeur d’un humain par rapport aux autres espèces vivantes. Cela a été une expérience très forte de rencontrer des gens avec une culture différente, de s’adapter, tant du point de vue du comportement que des mœurs.
Je m’étais en effet prise de passion pour l’histoire du Brésil, comment il s’était constitué, comment la migration de la couronne portugaise en favorisa, malgré elle, l’indépendance. Je suis également fascinée par son syncrétisme religieux, le mélange des cultures, cet homme qualifié de nouveau qui en est issu : il y a vraiment une intrigue là-dessus. De plus, en France, sans doute encore plus à La Rochelle, ouverte sur la mer, le Brésil a une aura importante ; une relation très forte existe entre les deux facs, celle de la Rochelle, et celle d’Ilhéus. Des bateaux relient de longue date La Rochelle à Salvador de Bahia.
Je suis retournée au Brésil, à Rio de Janeiro, trois mois, il y a deux ans, à la fermeture du Château, le dernier squat dans lequel j’ai habité. Nous y avions été, pendant les grandes vacances, après notre licence, avec deux amis, en stop depuis Ilhéus : une aventure rocambolesque !
Ce qui m’a marquée quand je suis arrivée à Ilheus : la saveur des aliments. Et la nature, si proche de nous. Pour répondre à ta question, oui, il y a beaucoup de serpents, mais on fait avec. Et des moustiques ! Et des « macacu »: des singes ! Grâce à ma première approche d’une faune et d’une flore tropicales, quoi que plus hospitalière, à Tahiti, je n’ai pas été trop effrayée par l’écologie locale. A Tahiti, à défaut de serpents, il y a des cents-pieds, Scolopendrina subspinipes, dont la piqûre provoque une vive inflammation, localisée. Dans le genre sympathique, à Bahia, on trouve sur les murs, des « lagatija », des lézards, de diverses sortes, certains à tête de dragon, certains aux couleurs irisées, qui mangent bien évidemment les insectes, dont avantageusement les moustiques.
On recycle beaucoup, au Brésil, depuis toujours ; c’est en partie lié à la pauvreté, ils privilégient beaucoup le système D. Les canettes, le plastique, servent à des productions artisanales. Je me suis faite faire, sur mesure, des tongues, ou « havaïanas », en pneu : en trois coups de machettes c’était plié ! La région de San Paulo revendique la paternité des « havaïanas », créées pour éviter d’écraser les grains de café dans les plantations.
Les étudiants, à l’Université d’Ilhéus, peuvent sembler de prime abord très décontractés. Ce n’est qu’une impression : la majorité étudie, très sérieusement. Cela n’empêche pas la convivialité, et une grande proximité avec les professeurs ; l’un d’entre eux, un « gaudo »4, du sud, venait nous apprendre à faire le maté, le soir. Le campus était immense, et l’ambiance, très chaleureuse.
Mon séjour étudiant a eu lieu pendant la saison sèche, de mars à août ; j’ai eu bien chaud, comme j’aime, en début de séjour, et presque froid, avec 21°C, au mois de juin.
Nous n’avions pas d’argent pour aller jusqu’à Rio, c’est pourquoi le voyage en stop s’est imposé à nous. Nous avons mis trente-six heures, de porte à porte, soit autant de temps que si nous avions voyagé en autobus. Nous avons voyagé en camion, dans deux camions différents pour être précise ! Le premier était de modèle grand luxe, énorme, avec la climatisation ; le chauffeur tenait à nous nettoyer les pieds à coup d’air pressurisé avant de nous laisser grimper. Le deuxième, dans un style plus rustique, transportait des « mamao », papailles, la clope au bec, les fenêtres ouvertes. C’est avec ce dernier que nous sommes arrivés à Rio de Janeiro. Il nous a déposé à l’intersection d’une « dutra », vaste voie qui rentre dans la cité, et d’une « passarela », voie perpendiculaire aux « dutra » ; c’est en numérotant les « passarela » que les « cariocas », les habitants de Rio de Janeiro, repèrent les « favelas » qui entourent la ville. Cet homme nous prévint : « Faites attention, vous êtes dans un des pires coins de Rio [au nord], vous avez des têtes de touriste, et en plus vous vous balladez avec des « mochila » [sacs à dos] ! » ; nous avons été un peu surpris, mais nous ne nous sommes pas laissés démonter : nous nous sommes mis en quête d’un autobus, que nous avons trouvé, et nous sommes arrivés au cœur de la cité.
C’était magnifique. C’est quand même une cité perdue, qui tombe à moitié en ruines, et en même temps il y a cette espèce de magnificence, de la culture un peu bohème, qu’on retrouve dans le vieux quartier de Rio, Lapa. Nous avons trouvé une auberge, jolie, sympathique, pleine de touristes. Nous avons demandé, et obtenu, une chambre pour trois, ce qui a un peu surpris nos hôtes … reste que la chambre était bien mignonne ! Je reconnais m’être amusée du quiproquo.
On ne peut pas s’empêcher de remarquer, au Brésil, que niveau de vie et couleur de peau sont corrélés : les plus noirs sont les plus pauvres, et la société tend à faire perdurer ce modèle, si tant est qu’il en soit un. J’ai même eu l’impression que les plus noires parmi les Noirs étaient les femmes. Le racisme s’affiche plus frontalement au Brésil qu’en France – ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de racisme en France, évidemment.
La Petite Rockette
Un an après cet étonnant voyage, me voici à Paris, invitée à aller à un concert à la Petite Rockette. Je me suis émerveillée de trouver toute une faune d’artistes, de squatteurs, de personnes qui avaient des idées différentes sur la façon de fonctionner, sur le système, en général. J’ai été surprise, j’avais toujours rêvé d’un milieu tel que celui-là. Je m’y suis intéressée d’un peu plus près, et les événements se sont enchaînés ; notamment, j’ai quitté le lieu où je travaillais et habitais, un bâtiment immense, le Labo Suzy, à Montreuil, où la situation était devenue délicate. J’ai fait part à Thibault, un artiste décorateur et peintre, de mon désir d’aller vivre à la Petite Rockette, ce qui s’est produit dans l’immédiat. On a cohabité pendant un an, au 1er étage du 6, Rue Saint-Maur, dans sa chambre-atelier.
C’a été une découverte de tous les possibles en squat, j’ai commencé à prendre des cours de théâtre très régulièrement, avec une compagnie du nom de Crapaud-Roi ; j’ai également commencé de jouer avec eux au théâtre Bourvil. De fil en aiguille, notre collaboration a débouché sur ma prestation dans un one-woman show, d’une heure environ, en 2009 : Sexy Poésie, des poésies érotiques, de Louise Labé5, de l’Ecole Lyonnaise de Poésie, jusqu’à Cocteau ; l’expérience, très enrichissante, a duré un an, et m’a lancée dans le théâtre. Vivant à la Petite Rockette, j’avais accès aux salles de répétition, c’était pratique : je pouvais apprendre mes textes, les travailler, trouver des costumes ; on collectait déjà les objets, alors, rue Saint-Maur ; puis on les recyclait, les redistribuait. En fait, simplement, il fallait régulièrement vider la maison des trésors qu’elle accumulait de part ses activités (lieu de vie, salles de réunion, de répétition, de spectacle).
Le Château Pirate, ouvert en décembre 2010, avec deux collectifs, celui de la Petite Rockette, et celui de Brams, a été le deuxième squat que j’ai investi : 5 000 m², au 40, Rue Boulanger, près de la Place de la République. Projet culturel, bien sûr, atelier d’artistes, résidences, festivals, concerts, expos, portes ouvertes : c’était une énorme machine, deux cents artistes. L’espace commun a été installé au deuxième étage. Médecins du Monde était présent au rez-de-chaussée. Au premier étage il y avait un atelier de sérigraphie et une chambre. Au troisième étage, je ne sais plus, au quatrième, les geeks, et des ethnologues, qui avaient là leur bureau.
Il est essentiel de comprendre que les squats de nos jours ne sont plus exclusivement des zones de non-droit, des lieux privilégiés pour la drogue et la défonce. Si c’est ce qu’on cherche, on le trouve. Mais il y a aussi d’autres choses : d’abord, de l’hébergement d’urgence, pour les nombreux cas auxquels les pouvoirs publics ne pallient pas. Je pense en particulier aux mères célibataires avec enfant-s. Médecins du Monde a depuis plusieurs années une action de prévention, de soin, dans les squats6, un rôle d’action sociale et médicale dont je peux témoigner. Dans une société, il n’y a de solutions que collectives, c’est une erreur de croire qu’exclure des personnes supprimera les problèmes, je ne pense pas avancer une idée très neuve en disant cela : ce constat fonde l’action de Médecins du Monde.
Intérêt pour l’économie sociale et solidaire
Il m’arrive occasionnellement de lire des articles, dans des journaux comme La Décroissance, ou d’écouter des émissions sur Radio Libertaire, mais, surtout, je la vis, moi, l’économie sociale et solidaire. Sans aucun doute depuis un an que je suis salariée de la Petite Rockette, d’autant que je me sens très investie dans ce projet, que j’ai connu avant son aboutissement. J’ai eu la chance d’en voir les balbutiements : cela a très vite fonctionné parce qu’il y avait de très belles énergies, beaucoup de sérieux, qui ont permis d’organiser les choses.
Selon moi, l’économie sociale et solidaire, ce sont des acteurs de la vie économique qui se mobilisent afin d’aller contre la tendance dévastatrice du capitalisme débridé : par exemple, l’ensemble des associations créatrices de lien social, par l’aide à la personne, une base de don alimentaire. Egalement, toutes les structures où l’on peut bénéficier de cours, à moindre coût, c’est à dire tout ce qui privilégie l’humain,plutôt que le capital. Pour moi qui me forme dans le théâtre, l’existence de salles de répétition à bas coût est essentielle.
En ce qui me concerne, j’ai été élevé bio, éthique, et solidaire, en communauté, au milieu de familles qui avaient choisi de se regrouper autour d’un projet de vie commun, où l’écologie et la spiritualité jouaient un grand rôle. C’était également une communauté ouverte sur l’extérieur, dans la mesure où elle acceptait d’aider des personnes dans le besoin qui le souhaitaient, ou en accueillaient d’autres dans le cadre de stage, ou simplement pour se ressourcer. Les personnes acceptées dans la communauté étaient toutes des personnes prêtes à participer à la vie en commun, du simple laïc, au moine tibétain ; une communauté tolérante, respectueuse de chacun, orientée vers le développement personnel.
Implication dans d’autres activités de l’économie sociale et solidaire, ou culturelles, ou autres
Depuis la fac, je m’investis beaucoup dans le théâtre, en commençant par l’improvisation. Puis, comme évoqué précédemment, j’ai pris des cours avec la Compagnie Crapaud-Roi, qui m’ont conduite à une création montée au théâtre André Bourvil, (Paris), ainsi qu’à un one-woman show. Je n’ai jamais renoncé : au Labo Suzy, j’avais créée une forme7, sur les Catherinettes, dont la représentation a été annulée, mais que j’ai pu jouer pour les cinq ans de la Petite Rockette. J’avais inventé des costumes, et autant de personnages, pour l’occasion.
J’ai une approche très personnelle de la place des femmes dans la société d’aujourd’hui : comment elles coiffent de multiples casquettes, comment le combat pour l’égalité des sexes n’est pas terminé. J’ai connu des situations où des femmes, proches de moi, ont subi des violences de la part d’hommes ; on ne fait jamais les choses par hasard, traiter de ces questions est important pour moi, afin de trouver ce qui peut être amélioré. Il ne s’agit pas de diaboliser les hommes, simplement de parler de certaines choses qui arrivent : cette forme de violence existe, au quotidien, en parler est le minimum -plus on parle de quelque chose, plus ce quelque chose prend de la place. Souvent, ce qui entraîne la violence, par exemple dans les couples, c’est le manque de communication -il arrive que les hommes en soient victimes. De plus, j’aime mettre en avant la force, fragile, des femmes. Les femmes ont des responsabilités plus diverses que les hommes. Nous devons continuer de nous battre pour nos droits, et faire respecter nos acquis.
Toujours en ce qui concerne le théâtre, je suis à l’Ecole du Jeu : à la fin de l’année on pourra certainement me voir jouer dans un « EnjEU pro, exercice pour acteurs joyeux »8, au 1049. Dans le cadre de l’Ecole, il nous a été demandé de nous investir dans des cartes blanches10 ; nous avons monté Coco, une pièce inachevée de Bernard-Marie Koltès, sur un épisode de la vie de Coco Chanel -c’était très chouette.
Intérêt pour l’écologie
A Paris, les parisiens ne prennent pas le sujet au sérieux parce qu’ils ont l’impression qu’on se moque d’eux, que le sujet n’est évoqué sur la place publique que parce qu’il est tendance. Beaucoup de parisiens, qui votent vert, ne pensent pas avoir la moindre responsabilité dans la qualité de leur environnement au quotidien : je pense à cet ami, parisien, qui ne trie pas les déchets chez lui, persuadé, qu’après coup, c’est le collecteur qui s’en charge. D’autres croient que de toute manière le tri n’est qu’une illusion, qu’en réalité il n’est absolument pas pratiqué, que comme toutes les autre mesures dites écologistes, il n’est que poudre aux yeux.
Là encore, mon éducation m’a sensibilisée au respect de l’environnement, c’est naturel pour moi. On m’a appris à trier les déchets, et même en s’amusant, lorsqu’il s’agissait d’aller jeter le verre dans des cuves en béton, joyeusement, et avec force ! Lorsque le verre était consigné, on pouvait en retirer un certain bénéfice ! Ce sont des gestes simples, basiques, qui m’ont été inculqués. Je ne le laisse pas couler l’eau lorsque je me brosse les dents. Pour la vaisselle, ma mère tend à ne pas me trouver encore suffisamment économe en eau, et pourtant, je fais attention ! Moi qui ait vécu sur une île, magnifique, Tahiti, j’ai peur, à raison11, hélas, qu’une telle merveille soit engloutie sous les eaux, du fait du réchauffement climatique. Enfant, informée du « continent plastique »12, j’en faisais des cauchemars : il allait venir nous dévorer. Je trouve la situation réellement alarmante.
Notion de matériau écologique, de produit écologique, de matériau sain, et de produit sain
Un matériau écologique est un matériau13 non polluant et biodégradable, composé de matières premières naturelles.
Plus précisément, le produit, issu d’un processus de production, dans lequel interviennent divers composants, et deux facteurs, le facteur travail, et le facteur capital, doit, à chaque étape de sa production, puis de son utilisation, être respectueux de l’environnement.
Un matériau sain est un matériau qui fait du bien au corps, et à l’esprit. Les huiles essentielles, par exemple ! Elles sentent bon, et me font du bien ! Elles soignent, entretiennent, vivifient ; elles possèdent de nombreuses propriétés.
Un produit sain est un produit dont je peux m’alimenter avec confiance, qui me fera du bien, comme une huile essentielle. C’est à dire qu’en bonne commerciale, j’entends le plus souvent par produit, un bien, ou un service, que je peux consommer, acquérir. Ce qui me vient le plus immédiatement à l’esprit ce sont les produits de consommation courante, alimentaires. En ce cas un produit sain, c’est un produit directement issu de la production agricole, une production agricole de type bio.
De plus, l’aspect éthique de la production fait partie de l’aspect sain du produit, d’après moi.
Un produit sain, selon mes critères, est toujours écologique, en revanche je pense qu’un produit écologique n’est pas systématiquement sain. Par exemple, la ciguë est un produit naturel, écologique – elle n’est pas saine : tout ce qui vient de la nature n’est pas inoffensif.
Plus grande fierté, réussite dans le cadre de ton activité professionnelle
Donner le sourire aux gens qui passent par ma boutique, cette petite boutique, la Toute Petite Rockette ! Leur donner une grande bouffée d’oxygène ! On est quand même rue de la Folie Méricourt, que j’aime appeler rue de la Folie-Tout-Court. Ce nom serait lié à un médecin qui travaillait dans une clinique de la rue, alors qu’il ne faisait même pas de recherche sur les fous.
Méricourt m’apparaît comme un rébus, significatif : « mais-ris-cours ! », un irrésistible appel à vivre ! Il y a un aspect très social, humain, lié à cette rue. Je préfère parler du côté très humain de mon travail, plutôt que d’une approche sociale ; je ne suis pas une assistante sociale, métier que je respecte, je préfère en revenir à ce terme, que j’ai proposé en début d’interview : « femme-soleil ».
Sincèrement, j’aime penser que cette boutique incite d’abord à l’échange, un lieu de réconfort, de discussion : vivons, parlons-nous, arrêtez d’avoir la tête dans le guidon, pire, dans l’i-phone, vous allez finir par prendre des murs, et ce sera tant mieux si cela vous permet de vous réveiller.
Il y a une réalité économique, sociale et solidaire, certes, mais avec un chiffre et un budget. Toutefois, notre objectif, c’est l’équilibre, pas le bénéfice ; un credo : l’humain avant le capital.
Difficultés rencontrées
J’ai tendance à ne pas voir les nuages dans le ciel !
Néanmoins, je peux évoquer le manque de temps pour approvisionner la boutique, mais c’est assez propre à mon organisation, étant au cours de théâtre le matin, et à la boutique l’après-midi, c’est un peu la course, mais on trouve toujours des solutions, avec l’aide de mes amis, ou de mes collègues de travail.
Il arrive que je sois préoccuper par mon chiffre, faible, mais mes collègues me rassurent en général à ce propos.
A part cela, je me sens bien dans ce rôle, avec les gens, dans cette ambiance.
Voir également : http://berengerebrochenin.net/sons/a-la-toute-petite-rockette/
Bérengère, le 8 mars 2014
« Créée en 2004, la mission « Squats » de Médecins du Monde a succédé à l’ancienne section « Raves » de l’ONG. Parmi ses objectifs prioritaires : permettre aux personnes précarisées vivant en France -dans des lieux non prévus pour l’habitat- d’accéder aux soins, aux droits et à la réduction des risques socio-sanitaires. », source : http://mediasolidaire.com/actualites/sante-publique/220-la-mission-qsquatsq-de-medecins-du-monde-permettre-aux-plus-precaires-dacceder-aux-soins-aux-droits-et-a-la-reduction-des-risques.html
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