Interview de Delphine Terlizzi, coordinatrice de l’association la Petite Rockette

Photo de Delphine Terlizzi, coordinatrice de l'association la Petite Rockette

Delphine Terlizzi, coordinatrice de l’association la Petite Rockette


Bonjour, je m’appelle Delphine Terlizzi, et j’ai quarante ans : je suis coordinatrice, et cofondatrice, de l’association la Petite Rockette. Je coordonne bien sûr tous les corps de métiers qui se trouvent à la ressourcerie, je gère les salariés, leur planning, mais, également, les demandes de subventions, étant en charge des dossiers administratifs !

La Petite Rockette, association loi 1901 fondée par sept personnes, n’a pas toujours mené l’activité de ressourcerie. Elle est née d’un regroupement d’artistes auquel j’appartenais qui cherchait un lieu d’hébergement et de création. En 2005, nous avons décidé de squatter un bâtiment au 6, Rue Saint-Maur, dans le 11è arrondissement de Paris. Quelques mois après, en 2006, nous avons fondé l’association, laboratoire expérimental culturel et social. D’une part, nous envisagions de faire des logements aussi bien pour des artistes, que pour des personnes en grande difficulté. D’autre part, nous mettions à disposition du public des espaces culturels à des fins d’expositions, de répétitions, de concerts, et autres. En fait, c’était une grande maison ouverte sur l’extérieur, sur son quartier notamment.

Parcours avant la Petite Rockette

Avant cela, j’étais Cheffe Décoratrice dans le cinéma : Cheffe Constructeur, donc plutôt dans la menuiserie. J’ai souvent réalisé des installations artistiques, parce que cela m’intéressait, mais ce n’est pas ainsi que j’ai gagné ma vie. Mon gagne-pain a été de faire des décors pour le cinéma, j’ai été technicienne du spectacle.

Après un bac artistique, j’ai intégré l’Ecole du Louvre, dont je suis sortie titulaire d’un Doctorat d’Histoire de l’Art, ma spécialité étant les Arts d’Afrique Noire. Au sortir de ce cursus, je n’ai pas eu de mal à trouver du travail, d’abord dans le public. Très vite, je n’ai eu qu’une envie : quitter ce milieu culturel pompeux des musées. La conservation du patrimoine ne répondait pas à mes attentes, aussi bien en province qu’à Paris. Ensuite, j’ai travaillé dans le privé, avant de me mettre à mon compte comme décoratrice, pour le cinéma, en 1997. En effet, après en être passé par la scénographie, avoir fait des études culturelles, de l’ingénierie culturelle, ce qui signifie beaucoup de rédaction de dossiers, le travail manuel me manquait.

Intermittente du spectacle, j’ai multiplié les activités, cependant toujours dans une même direction : travailler à mon compte dans une activité culturelle ou sociale. J’ai fait beaucoup de décors pour des films, des clips, des photos, des magazines. Et j’ai beaucoup milité.

En 2000, je suis arrivée dans mon premier squat, celui de la Miroiterie, le plus ancien squat artistique de Paris, dans le 20è arrondissement, qui existe toujours ! – Et qui tombe en ruines, malgré les efforts des habitants. Un squat, c’est un lieu occupé de force par des personnes dans le besoin, ou dans le cadre d’une action militante. L’important c’est de savoir pourquoi on y va. De mon côté, j’étais à la recherche d’un atelier, d’un lieu de création : et ce lieu là, un regroupement d’artistes, avec une grande atmosphère de liberté, répondait bien à ce que j’espérais, d’autant que c’était gratuit, ce qui n’est pas négligeable à Paris.

Il n’empêche, au sein d’un squat, qui n’est rien de moins qu’un lieu de vie en commun, il faut faire ses preuves : pour y entrer, y cohabiter, y rester. C’était essentiellement un squat d’artistes : il y avait des peintres, des vidéastes, des musiciens. On faisait des portes ouvertes autour de ces différents arts, bien que moins souvent qu’un squat comme celui de la Rue de Rivoli, qui aujourd’hui n’en est plus un, ayant signé une convention avec la Ville de Paris – ce dernier point a fait jurisprudence, comme nous allons le voir. Nous étions en lien, et le sommes toujours, avec ce squat.

En 2001, l’association Macaq m’a proposé de rejoindre un lieu qu’elle avait ouvert dans le 17è arrondissement : dans cette nouvelle aventure, j’allais disposer d’un atelier plus grand. Macaq, Mouvement d’Animation Culturelle et Artistique de Quartier, est une association artistique, qui a ouvert plusieurs lieux. J’y suis allée, pour y vivre et y travailler, pendant près de trois ans, puis j’en suis partie : la vie en collectivité n’est pas un exercice facile, même au sein d’un squat bien géré et cadré, comme c’était le cas.

Squatter, en dehors de l’aspect militant, a été une période passagère dans ma vie. J’ai pensé que ce n’était pas la place de mes deux enfants, même si je suis toujours en lien avec le milieu, et en accord avec le principe. La Petite Rockette ne niera jamais son histoire : nous sommes membres du réseau Intersquat1.

J’ai pris un petit appartement, en 2004, bien décidé à ne plus retourner en squat. C’était sans compter la bande de copains : ils ont insisté pour que je revienne, disant qu’ils avaient trouvé un nouveau lieu, plus sympa, plus grand, plus proche de chez moi ! C’était le 6, Rue Saint-Maur, et je n’ai pas su résister : il y avait des choses à faire.

La Petite Rockette

Avant la ressourcerie
Pour moi, ce n’était plus qu’un lieu de travail. Mais pour d’autres de mes camarades, artistes ou non, qui ne pouvaient se loger ailleurs, ce nouveau squat restait un lieu de vie. Notre projet commun était d’abord d’être ouvert sur le quartier. Nous mettions à disposition des espaces afin de permettre à tous de venir faire leur art. Comédiens, clowns, danseurs, musiciens, plasticiens, sculpteurs : toute la gamme artistique passait par chez nous. Nous souhaitions être un vivier d’artistes, au sein d’un projet social : une maison de quartier.

La deuxième idée force était en effet la suivante : mélanger le culturel et le social. En effet, si vous ne faites une maison qu’avec des gens en addiction, en dérive : ils s’identifient les uns aux autres et n’évoluent pas, ce qui revient à dire que le lieu de vie ne fonctionne pas. Si vous mélangez des gens d’horizons divers, dont certains ne vivent pas sur place, avec ces personnes en difficulté, avec ou sans papiers, alors le lieu de vie fonctionne : c’est ce que nous avons fait.

Les salles de répétition étaient louées à un prix symbolique, mais tous ceux qui fréquentaient la maison étaient invités à s’occuper de sa gestion courante : accueil du public, bon fonctionnement des plannings, entretien. Aussi, si tel n’avait pas les moyens financiers de payer, il pouvait échanger trois heures de salle de répétition contre quelques tâches ménagères, par exemple. Mais, pour fonctionner, une maison, une association, a besoin d’argent, et nous ne nous en sommes jamais cachés. Il fallait bien que les habitants puissent se nourrir, entretenir les locaux, refaire le sol, les murs, etc. Les bénéfices dans notre association ont toujours servi à son bon fonctionnement.

Il ne faut pas perdre de vue qu’un squat est en permanence menacé d’expulsion, et cette menace a été, pour la Petite Rockette, un moteur pour son évolution. Nous avons eu de la chance dans ce projet : quand on squatte, les négociations avec le propriétaire du bâtiment occupé sont plus faciles s’il s’agit d’une collectivité publique, plutôt que d’un propriétaire privé. De plus, un bien qui appartient à une collectivité publique est un bien commun à la collectivité, c’est un détail important dans le choix d’un lieu pour un squat, révélateur de l’état d’esprit des occupants. Dans notre cas, le propriétaire était l’Etat, et la maison fermée depuis plusieurs années. Elle se situait au cœur de Paris, célèbre pour ses difficultés de logement : dans le onzième arrondissement, une surface de 800 m², inaccessibles !

Notre démarche a été la suivante : nous avions un projet. Nous gérions au mieux cette maison, selon les règles que nous avions établies ; notre public, en interne comme en externe, était heureux des services que nous lui proposions. Nos salles de répétitions à moindre coût rendaient service à des milliers de personnes, rien de tel n’existant jusqu’alors sur Paris !- Nous accueillions plus de vingt-cinq milles visiteurs par an.

Tant et si bien que la Mairie d’arrondissement s’est sérieusement intéressée à nous. Nous avons sollicité un rendez-vous avec le Maire du 11è arrondissement, Monsieur Patrick Bloch, qui nous a reçus très cordialement. D’une manière générale, Monsieur Bloch s’intéresse de près à la culture : nous avons pu travailler avec la municipalité, soulignant qu’elle ne devait pas hésiter à nous envoyer les artistes en demande d’ateliers ou de salles de répétition.

Un jour l’Etat a décidé de vendre le 6, Rue Saint-Maur. Informés indirectement, nous avons sollicité la Mairie de Paris, en faisant valoir tout l’intérêt du lieu, de son architecture, de son emplacement2 : elle a accepté de racheter le bâtiment, avec nous, et nos projets ! C’est-à-dire que pour la Mairie de Paris, l’achat du lieu en lui-même représentant un coût conséquent, elle pouvait nous laisser sur place le temps de réunir les fonds pour la restauration. La Ville de Paris ne peut se porter acquéreur d’un bien immobilier qu’en vue d’un usage précis : le 6, Rue Saint-Maur a été destiné à devenir une Maison Relais3, qui devrait bientôt ouvrir. Chose importante, cet objectif était en cohérence avec les aspirations de la Petite Rockette : la Maison Relais s’adresse à un public situé entre le logement d’urgence et le logement social, c’est une solution d’hébergement sans limitation de durée, gérée en général par un couple (les hôtes), une version moderne de la maison familiale. J’espère, mais n’en suis pas certaine, qu’elle accueillera les personnes avec des animaux, et les couples : de nos jours peu de structures d’hébergement social le font.

Pendant deux ans, de 2009 à 2011, nous n’étions plus squatteurs, mais sous Convention d’Occupation avec la Ville. Si cela ne changeait rien à notre travail, psychologiquement, cela nous a fait de l’effet : d’une part, nous nous sentions en confiance avec la Ville de Paris, et, d’autre part, des perspectives s’offraient à nous car nous n’étions plus susceptibles d’être expulsés d’un instant à l’autre. Du temps, de l’énergie, que nous employions jusqu’alors à des questions administrativo-juridiques, afin de rester sur place, ont pu être consacrés à notre travail : la mise en place de projets culturels et sociaux.

Afin de préciser le cadre de notre action, il est important de souligner que les ambitions du Collectif Jeudi Noir, qui est arrivé bien après nous, et que nous connaissons, sont différentes : il milite d’abord et avant tout pour le logement des étudiants, il se situe dans une perspective politique lorsqu’il soumet des projets de loi en faveur de la modération des loyers, il médiatise systématiquement ses actions. A ce propos, nos relations avec ce Collectif au début n’ont pas été simples, un squatteur ne désirant pas nécessairement exposé son identité, peut-être parce qu’il n’est pas en règle avec la loi, mais surtout parce qu’il n’a pas envie de montrer sa misère. Nous avons beaucoup discuté, et nos relations avec lui aujourd’hui sont bonnes, nous sommes en accord avec son action ; à noter que tous les fondateurs de Jeudi Noir sont politisés, et ce n’est pas notre cas.

Pour en revenir à l’histoire du 6, Rue Saint Maur, la reconnaissance que nous accordait la Ville nous a mis en position d’envisager avec elle des solutions de relogement pour l’avenir de la Petite Rockette, au-delà du terme de la Convention d’Occupation. Nous devions quitter le site fin juin 2011 ; la Ville s’étant moralement engagée à trouver des locaux pour la perpétuation des activités de la Petite Rockette, ainsi que pour le relogement de ses dix membres dans le besoin. La Petite Rockette, en tant que structure associative, s’est vue en octobre 2011 proposer une surface de 275 m² au rez-de-chaussée du 62, Rue Oberkampf : c’est là que nous sommes aujourd’hui4, et c’est là que l’activité de Ressourcerie a démarré.

La Petite Rockette depuis l’activité de ressourcerie
Le 62, Rue Oberkampf, dont la Ville de Paris a fait l’acquisition, est de nouveau un bâtiment voué à la démolition, à la place duquel des logements sociaux sont prévus. Nous y sommes hébergés dans l’attente des travaux, et, symboliquement, nous payons 100 EUR par mois. Début janvier 2014, nous allons déménager au 125, Rue du Chemin Vert, toujours dans le onzième arrondissement de Paris. La surface sera de plus de 1 000 m², selon notre demande, et les termes du contrat d’occupation radicalement différents de ce qu’ils étaient jusqu’à présent : nous paierons un véritable loyer, de 8 000 EUR par mois. Toutefois, la Ville de Paris nous accompagne : nous allons bénéficier de six premiers mois de gratuité afin d’engager les travaux, puis d’une aide sur un an de 40 000 EUR destinés au loyer, ainsi que de 60 000 EUR pour les travaux.

Aujourd’hui, la Petite Rockette se compose d’un Conseil d’Administration de sept personnes et de son Bureau, de douze salariés, et d’une bonne trentaine de bénévoles, près à élargir leur cercle, indispensables à notre bon fonctionnement ! Je suis salariée, les premières embauches ayant eu lieu en 2009 : tout a changé, j’insiste, y compris notre perception de nous même, du jour où, avec la Convention (temporaire) d’Occupation, la Ville de Paris reconnaissait notre existence de fait.

De tous ceux qui ont entamé l’aventure, en 2005, aucun n’est parti, les fonctions seules ont évolué : je ne suis plus au Conseil d’Administration, et nous avons démarré une nouvelle activité. L’activité de ressourcerie est directement en lien avec le 62, Rue Oberkampf : nous n’avons pas eu le droit de créer de logements à cette adresse, trois seulement des dix d’entre nous dans le besoin se sont vus proposer une solution de relogement. Les autres ont dû se débrouiller, avec des amis, ou des squats.

La Ville a reconnu notre travail, a permis à l’association de retrouver un lieu, mais nous a contraint à faire évoluer nos activités. Avec l’activité de ressourcerie, nous créions des emplois, donc des salaires, afin d’accéder à des logements !

Nous proposons toujours des salles de répétition, deux, à prix modiques. C’était le cœur de notre activité originelle, que chacun puisse exercer son art, d’autant que toutes les compagnies artistiques avec lesquelles nous collaborions, comédiens, circassiens, danseurs, autres, nous ont soutenus pour notre déménagement vers la Rue Oberkampf. Certains nous accompagnent depuis 2006. Nous considérons leur attachement comme un soutien aussi bien financier, qu’artistique, moral, de bénévolat ! Sans compter toute la richesse que chacun peut retirer de ces échanges, de cette diversité.

Nous sommes à l’écoute de tous les projets, une position de veille, pratiquement, c’est dans ce sens que nous sommes une maison de quartier. Nous orchestrons les projets, nous les encadrons, nous les entourons. Nous avons également toujours eu nos propres projets, mais la plupart émanent des habitants du quartier. En cela, nous sommes importants, et nous sommes soutenus.

De 10h à 22h, physiquement, la porte était ouverte, au 6, Rue Saint-Maur, afin que chacun puisse venir se rendre compte de la réalité du squat, et faire tomber ses préjugés. Il ou elle pouvait entrer dans la cour, fumer une clope, lire un bouquin, faire de l’ordinateur. On a toujours été très ouvert. On a toujours étudié la faisabilité du projet. Par exemple, le mercredi après-midi, il pouvait y avoir des ateliers pour enfant, deux heures après, une chorale, le week-end, un concert punk, et le dimanche, un brunch pour les personnes âgées. On a fait des cabarets, on s’est transformé en restaurant, on a fait des concerts de tous styles musicaux ! On a accueilli des associations de droit des femmes, de droit des étrangers. On a accueilli jusqu’à des réunions de copropriétaires !

Les projets de la Petite Rockette s’inscrivent principalement dans le 11è arrondissement, simplement parce qu’au départ, il y a suffisamment de gens, d’artistes, en difficulté, dans notre quartier, pour d’abord s’en préoccuper avant de viser plus large, plus loin.

 
Notre activité de ressourcerie, lieu de traitement des déchets, concerne prioritairement les déchets du quartier. N’importe qui peut nous amener ses vieilles affaires, seulement, notre collecte, gratuite, elle, a lieu elle au sein du quartier : le onzième arrondissement, et également un peu sur la périphérie, vers les 20è et 10è, République, arrondissements. Nous collectons tous les objets ménagers, nous pratiquons ce qu’on appelle une collecte non écrémante, à l’exception des produits dangereux et des matelas, pour des raisons d’hygiène et de sécurité.

La ressourcerie a quatre fonctions, définies par le Réseau National des Ressourceries :

  • collecte ;
  • vente et redistribution, deux manières différentes de remettre en circulation un objet ;
  • revalorisation ;
  • sensibilisation.

Il y a une centaine de ressourceries en France aujourd’hui.

La collecte se fait soit en apport volontaire, les gens ramènent d’eux même leurs objets. Soit on fait de la collecte à domicile, deux matinées par semaine, le mercredi et le samedi. Nous collectons les objets en panne afin de les réparer. Voici la division que nous avons opérée des objets ménagers collectés en 2012 :

  • les D3E ou Déchets d’Equipement Electrique et Electronique, autrement dit le matériel électroménager et informatique, en état de marche ou non, dont les ampoules, et les toners et cartouches d’encre ;
  • la quincaillerie, les bibelots, et la décoration : du bougeoir, en passant par les outils ;
  • les jouets ;
  • les livres ;
  • les textiles – inclus chaussures et couvre-lits ;
  • autres, 3% de la collecte : les inclassables : les cannes de golf – nous n’avons pas de catégorie sport ! ;
  • le mobilier ;
  • les supports médias : les cassettes, dvd, cd, vinyles.

Le bilan écologique 2012 est disponible en ligne sur le site de l’association à l’adresse http://www.lapetiterockette.org/bilan-ecologique-2012/. Le bilan écologique 2013 est à venir, et sera également en ligne sur notre site.

Une fois collectés, les objets sont triés : ce qui peut être remis en vente immédiatement part à la boutique, ce qui est « à tester », à l’atelier de valorisation. L’atelier de valorisation répare, mais aussi parfois relooke les objets5 Nous jetons le moins possible dans la poubelle verte, nous faisons appel à des entreprises ou à des associations spécialisées afin de recycler ce que nous ne pouvons revaloriser nous même. La ressourcerie est une chaîne qui ne peut se passer d’aucune de ces fonctions.

Tout ce qui rentre est pesé, par catégorie, aussi voici ce que nous pouvons affirmer de manière précise, pour 2012 – le bilan 2013 est à venir :

  • 100% du textile est soit revalorisé, soit recyclé : une majeure partie est vendue, le reste est donné à Gebetex6 ;

  • 70% de la quincaillerie est soit revalorisée, soit recyclée ; les 30% restant partent à la poubelle verte et, à l’heure actuelle, cela inclus le plastique car, d’une part, La Petite Rockette ne sait pas réparer le plastique cassé, et, d’autre part, la plupart des plastiques ne sont pas recyclables, ils seront donc soit incinérés, soit enterrés ; c’est en tous les cas ce qui se passe en France ;

  • 100 % des D3E sont revalorisés par nos soins ou recyclés par Eco-systèmes7, organisme agréé par l’Etat, détenus par 35 actionnaires producteurs ou distributeurs ;

  • 90 % des livres sont revalorisés par nous ou Recyclivre8, pour une question de place, ce dernier nous versant un pourcentage des ventes ; les encyclopédies, les manuels scolaires, les magazines partent à la poubelle jaune ;

  • nous revalorisons 70% du mobilier, le reste part à la poubelle verte ; à noter que le « bois » aggloméré se répare difficilement, c’est-à-dire typiquement tous les meubles Ikea !

  • 70% des supports médias seulement sont revalorisés, faute principalement aux cassettes vidéo et audio, non recyclables, et faiblement commercialisables ; les cd et dvd sont revendables s’ils n’ont pas été gravés. Tout ce qu’on ne peut pas revaloriser part à la poubelle verte. Les vinyles se vendent facilement. Les magnétoscopes, les lecteurs de cassettes audio arrivent rarement entre nos mains, mais se revendent vite !

  • en 2012, la catégorie jouets n’existait pas, ces derniers étaient classés dans « autres » ; 40% des objets de cette catégorie finissent dans la poubelle verte. Cette catégorie hétéroclite m’inspire souvent l’envie de créer une matériauthèque, dans laquelle la planche cassée dont nul ne sait quoi faire sur l’instant trouverait toute sa place, une idée à creuser, nous l’avons envisagée avec l’équipe pour le 125, Rue du Chemin Vert : bacs de charnières, de poignées de porte, toutes ces choses dont on peut avoir besoin quand on bricole, seraient disponibles pour rien ou pas grand-chose.

Nous avons deux filières d’écoulement des produits revalorisés : la vente dans le cadre de la boutique solidaire, et la redistribution, gratuite. La redistribution s’opère de plusieurs façons : tout d’abord, redistribuer gratuitement le plus possible d’objets non revendables en l’état, qui pourraient aller au recyclage, mais auxquels on préfère donner une seconde vie afin de subvenir aux besoins des personnes les plus démunies. Par exemple, l’Association Action Froid9 fait des maraudes dans le quartier : elle a besoin de pulls, de blousons, de sous-vêtements, de serviettes-éponges, de duvets, de couvertures, etc. La Petite Rockette ne vend jamais de couvertures, de duvets, mais les donne systématiquement à Action Froid. Ensuite, les pelotes de laine, les tissus, peuvent servir à l’atelier couture du foyer d’à côté.  Enfin, trop ponctuellement pour être significatif dans un bilan écologique, les artistes nous sollicitent pour ce qui correspond à de la redistribution gratuite de matière première : deux associations travaillaient sur de la mosaïque, et la vaisselle ébréchée, pour une fois, au lieu de partir à la poubelle verte, leur a servi, afin de créer des mosaïques, à Belleville (20è arrondissement). Une artiste qui avait besoin de livres, n’importe lesquels, pour une exposition, a largement pu se servir chez nous. On fait tout pour éviter le recyclage, qui est vraiment pour nous l’ultime étape, parce que l’objet y sera détruit.

La ressourcerie accueille deux sortes de clients : ceux qui amènent, et ceux qui achètent, en général ce sont les mêmes. Il y a des étudiants, des personnes âgées, des bobos, des personnes en grande difficulté, les profils sont très variés. A la réflexion, beaucoup de personnes âgées, probablement parce que leur pouvoir d’achat n’est pas élevé mais également parce qu’elles sont sensibles au recyclage ; souvent, elles donnent. Les étudiants et les familles achètent ici pour des raisons financières. C’est intéressant de noter que l’argument écologique est peu revendiqué parmi nos clients. Le Réseau National des Ressourceries propose un questionnaire d’enquête afin de mieux connaître son public, son origine socio-professionnelle notamment ; nous pensons l’utiliser en avril 2014, lors de la semaine du développement durable.

L’année dernière, en 2012, nous avons reçu près de 6 000 clients, soit 27 clients par jour, à raison de 221 jours ouvrés : c’est conséquent, d’autant que nous ouvrons actuellement du mardi au samedi, sur une amplitude horaire maximale de 9 heures le samedi, de 11 heures à 20 heures, 7 heures les autres jours, de 13h à 19h10. Nous élargirons ces horaires après installation dans les locaux de la Rue du Chemin Vert, quand nous aurons plus de surface et un loyer élevé à verser, pour l’instant cela ne ferait qu’augmenter nos charges. Sur douze salariés, il y a quatre temps plein, les autres sont à 26 heures hebdomadaires. Nous souhaiterions tous les faire passer en temps plein, afin d’éviter la précarité, puis en CDI.

Intérêt pour l’économie sociale et solidaire, l’écologie

Plus qu’écologiques, mes motivations, on l’a vues, sont sociales et artistiques. De part mes fonctions et mon travail, mes priorités sont le social et le bien-être, l’économie sociale et solidaire m’intéresse plus que la seule écologie. En tant qu’artisane, j’ai toujours économisé sur les décors ; on ne peut pas s’imaginer combien, dans le milieu du cinéma, on jette : nourriture, décors qui ont servi deux secondes cinq dans un clip ! Je me suis fait un devoir de récupérer des décors, des tissus, etc., ça m’a toujours semblé une évidence. J’ai récupéré pour mon travail, et également pour les gens du squat, par exemple les tissus ignifugés. D’un point de vue écologique, je suis sensible au gaspillage.

Une ressourcerie réunit des ambitions sociales et écologiques : au départ ce projet nous permettait, en priorité, de faire travailler des personnes pas toujours très qualifiées. Puis, avec l’expérience, depuis maintenant deux ans, j’ai pu évaluer toutes les implications de cette activité à laquelle je ne connaissais rien au départ. L’éthique de nos partenaires, celle des différentes filières de recyclage, est un critère de sélection. Je suis une actrice de l’économie sociale et solidaire au sein de la Petite Rockette, dont l’écologie n’est qu’un aspect : l’écoute des salariés, leur permettre de tourner sur les postes, la gouvernance horizontale, en sont autant de dimensions essentielles. L’économie sociale et solidaire correspond à ce que la Petite Rockette a toujours essayé de faire. La vente, activité économique, est une source de revenus, donc d’autonomie ; la dimension sociale s’exprime dans nos relations entre employés, la solidarité, avec nos clients – ou inversement ! Ces trois aspects participent au bien-être de chacun.

Les salles de répétition font le lien entre la Petite Rockette d’aujourd’hui et celle d’hier. De nouveaux échanges, entre les artistes et tous ceux qui gravitent autour de la ressourcerie se font : si un artiste a besoin d’un décor, on l’a vu plus haut, il peut venir piocher dans la ressourcerie ! De plus certains artistes sont extrêmement sensibles à la dimension solidaire, donc à l’activité de ressourcerie de la Petite Rockette, et, bien qu’ils pourraient aller répéter, exposer ailleurs, ne viennent ici que pour la dimension sociale.

Les activités proposées par la Petite Rockette, en dehors de la ressourcerie, sont :

  • des activités non liées à l’activité de ressourcerie : des professeurs extérieurs viennent donner leurs ateliers au public : de la danse, de la capoeira, de la barre au sol, … ; ils s’engagent à faire payer à leurs élèves le prix le plus modique possible11 ; de leur côté le coût de la location de la salle est de deux euros de l’heure, par élève12 ;

  • celles qui émanent de l’activité ressourcerie : Tri Tes Doigts, pour fabriquer à partir de déchets, des cours de couture à partir des textiles dont nous disposons. Des ateliers de réparation seront bientôt lancés, des ateliers de cuisine dans lesquels on apprendra à produire moins de déchets, à cuisiner les restes. Il s’agit d’éducation à l’environnement : nous sommes subventionnés pour ce faire13, d’où des prestations peu onéreuses. Nous sommes habilités à recevoir des classes, des centres de loisirs.

  • des ateliers sur des événements extérieurs, à titre gratuit, en lien ou non avec la ressourcerie : sur un festival on peut aussi bien animer un atelier de récup’, qu’organiser le concert, grâce à notre double casquette, culturelle et sociale !

  • Ce n’est pas un mal de payer, même un montant symbolique : c’est un gage d’investissement parce que c’est une manière concrète de reconnaître l’engagement humain des prestataires, ainsi que son engagement propre à suivre l’activité.

    La particularité d’une ressourcerie, c’est d’être une fabrique d’objets écologiques, par le simple fait de les revaloriser ! Un objet qui arrive ici, qui n’a rien d’écologique, acquiert une dimension écologique : donner, plutôt que jeter, est un geste d’écologiste. Ici, l’objet sera dirigé au mieux pour avoir l’impact le moins négatif possible sur l’environnement. L’objet passe de mains en mains : le donateur ne sait plus quoi en faire pour lui-même, mais il pense que cet objet peut servir à quelqu’un d’autre, ou à autre chose. Il le remet à un collecteur, qui va prendre une première décision : remise en vente, ou en redistribution, directement, ou le présenter à un réparateur, qui évaluera s’il peut revaloriser l’objet. Et si à terme cet objet n’atterrit que dans la poubelle verte, destination la déchetterie, où, peut-être, par sa combustion14, ou sa méthanisation15, il servira à produire de la chaleur, source d’énergie de chauffage voire d’énergie électrique16, on note qu’en tous les cas l’objet est créateur de lien social.

    Quant à la dimension saine de l’objet, elle est moins évidente : une armoire en aggloméré, ce n’est pas sain, du point de vue évidemment de sa composition. Mais aussi, qui l’a fabriquée cette armoire ? Un enfant, exploité, en Corée ?

    Plus grandes fiertés professionnelles

    La plus grande fierté que m’apporte ma vie professionnelle, c’est la reconnaissance ! La Petite Rockette est partie de rien, elle a fait face à tant de ragots, de commentaires peu élogieux, parce qu’elle était squat, qu’aujourd’hui, pouvoir opposer aux médisants douze salariés, une activité économique et sociale utile, positive, est une grande fierté.

    On a reçu les Trophées Parisiens de l’Economie Sociale et Solidaire17, place de la Bourse, en présence de Benoît Hamon, Ministre de l’Economie Sociale et Solidaire et de la Consommation, le vendredi 29 novembre 2013. Ce trophée est venu récompenser des trajectoires de vie ; je suis fière de travailler dans ce milieu, je gagne quatre fois moins bien ma vie que ce à quoi je pouvais prétendre avec ma formation initiale, mais, j’ai gagné en bien-être. Je travaille en phase avec moi-même et avec les autres. J’ai intégré mes premiers squats par nécessité, puis je suis devenue militante, mes compétences s’étant révélées utiles à l’ensemble des squatteurs dans le dialogue avec les institutions.

    De plus, j’aime le travail collectif, on est arrivé à une harmonie qui me plaît, cette espèce d’énergie, cette osmose qui fait que quand j’arrive le matin, je suis contente, contente d’être là, de faire avancer les choses. Il me semble que la gouvernance horizontale fonctionne bien, qu’elle facilite la parole de chacun. Travailler en collectif tout en gardant son individualité, c’est extrêmement rare dans la vie professionnelle. Nous essayons de prendre en compte au maximum les activités extérieures essentielles à chacun, voire de leurs trouver des financements. Nous produisons, en plus de la valeur ajoutée mesurée pour le calcul du Produit Intérieur Brut au sens de l’INSEE18, une valeur ajoutée d’une nature différente : du bien-être. Je pense que les gens qui travaillent à la Petite Rockette recherchent autre chose que la seule rétribution financière dans l’exercice de leur activité professionnelle.

    Si on en est arrivé à 100 tonnes d’objets collectés en 2012, et ce n’est qu’un début qui va en grandissant, c’est grâce à nos valeurs partagées, nos véritables sources d’énergie. C’est super de collecter 100 tonnes d’objets par an, mais ce dont je suis le plus fière, réellement, c’est l’harmonie que nous arrivons à trouver tous ensemble, salariés, bénévoles, qui, tous de milieux différents, arrivent à travailler ensemble pour l’écologie, suivant un chemin qui plaît à tout le monde. C’est une réalisation personnelle et collective. Nous ne recherchons pas une vendeuse, ni une chargée de communication : nous recherchons des qualités qui débordent le strict cadre d’un CV, des personnes en mesure de contribuer par leurs idées au fonctionnement de l’association ! Les CVs qui retiennent mon attention en ce moment dans la recherche d’un vendeur n’appartiennent pas à des gens qui ont déjà fait de la caisse et de la vente, mais à des gens dont les valeurs rejoignent les nôtres.

    La ressourcerie est une orientation qui a permis à la Petite Rockette de réaliser particulièrement bien ses aspirations ; elle a été déclencheuse, elle a conforté les membres dans l’idée que la Petite Rockette faisait du bon travail.

    Difficultés rencontrées

    Les difficultés que je rencontre sont forcément liées à l’humain, étant donné la valeur que je lui accorde ; l’humain n’est jamais facile à cerner, chacun a son caractère. Ce n’est pas compliqué de traiter des objets, la gestion humaine c’est une autre affaire ! C’est à la fois ce que je préfère et ce que je redoute le plus. Je n’aime pas les conflits. Quand une personne ne fait pas l’affaire, devoir le lui dire est difficile. Une panne de camion, ce n’est jamais grave ; ce qui serait grave c’est que le groupe ne sache pas y faire face.

    Financièrement, la ressourcerie fonctionne très bien, il n’y a aucun problème ! Nous nous autofinançons à hauteur de 60%. La ressourcerie étant au service de l’intérêt général, une forme de service public donc, je pense qu’il est légitime que nous bénéficions d’une part d’argent public. Les organismes publics qui nous aident sont :

    • la Mairie de Paris, avec la Direction de la Protection de l’Environnement, la Cohésion Sociale, le DPVI, Département de la Politique de la Ville, la Dasco, Direction des Affaires Scolaires, pour les ateliers d’éducation à l’Environnement, les affaires culturelles, pour le local du 62, Rue Oberkampf – pour le 125, Rue du Chemin Vert, ce sera Paris Habitat, un bailleur social.
    • la Région Ile-de-France ;
    • le Syctom ;
    • l’ADEME ;
    • la Préfecture et la Délégation de la Cohésion Sociale pour les VVV, les Ateliers Villes Vie Vacances, c’est-à-dire les ateliers à destination des jeunes et des enfants des quartiers « Politique de la Ville »19;

    Les organismes privés sont la Fondation Eiffage, et la Fondation de France20.

    La ressourcerie travaille beaucoup le réseau, outre le Réseau National des Ressourceries21, le tissage du réseau local est essentiel. On l’a vu avec la fonction vente et redistribution de la ressourcerie. Le réseau associatif est vital, primordial dans l’action de la ressourcerie. On travaille avec les bains-douches d’à côté, auxquels on remet des machines à laver, des serviettes-éponges, des vêtements propres, des vêtements chauds, … Le réseau artistique, également, est important, on en a déjà parlé.

    Nous sommes en réseau avec les institutions : l’équipe de Développement Local, les foyers, la régie de quartier22, avec laquelle on travaille beaucoup : on est en réseau avec les semi-administratifs, i.e. les délégations de la Ville de Paris.

    Notre adhésion au Réseau National des Ressourceries est d’abord un gage de sérieux pour nos partenaires. Le plus intéressant, c’est le regroupement régional, la dynamique régionale que le Réseau a créé ; il bénéficie de subventions spéciales pour certaines régions, dont la région Ile-de-France, parce que c’est une des régions où il y a le plus de ressourceries, neuf, et pour les régions PACA et Limousin notamment. C’est une bonne chose, les problématiques d’Ile-de-France et celles du Limousin sont différentes, et les problématiques parisiennes mêmes ne sont pas celles du 93, du 94, ou du 78. Les neuf ressourceries d’Ile-de-France travaillent dans le même sens, et ont une subvention à se partager, environ 150 00 EUR, dont une part est prélevée par le Réseau, en vue d’actions nationales : questionnaire d’enquête, dont le traitement sera fait par le réseau, événements en commun, flyers …

    Implication dans d’autres réseaux associatifs, de l’économie sociale et solidaire, autres

    A titre personnel, je milite chez les Verts. J’aime bien travailler dans le réseau scolaire, je suis au Conseil d’Administration de la Crèche Parental de ma fille, c’est beaucoup de temps et d’énergie. Trouver la bonne formule pour l’école m’apparaît important. Je suis au Conseil d’Administration de la Ligue de l’Enseignement : la Ligue de l’Enseignement gère la quasi-totalité des centres d’animation de la Ville de Paris.

    Bérengère, le 3 décembre 2013.

    Notes:
    1. « Le site de l’Intersquat est né avec le désir de mutualisation des squats de Paris. Le principe étant de créer une plateforme d’échange et d’ouverture, co-construite par les acteurs de l’Intersquat.Ce site a pour vocation première de renforcer les liens entre les différents collectifs, de développer des outils communs mais aussi d’assurer une large visibilité à tous les squats désirant y participer.Amour et Conspiration,
    L’équipe Intersquat. », source : http://paris.intersquat.org/?page_id=2
    2. http://paris11.paris-eelv.fr/spip.php?article68:
    « Si la Petite Rockette venait à disparaître ce serait :
    • 10 habitants à la rue,
    • 2 hébergements d’urgence en moins
    • plus de 100 compagnies de spectacles vivants sans lieux de répétitions,
    •  10 artistes sans ateliers,
    • plus de 40 projets associatifs à l’eau,
    • 20 professeurs et plus de 200 élèves adultes, enfants et seniors sans espace
    • une permanence psycho-médico-sociale hebdomadaire de Médecins du monde interrompue
    • une galerie d’art gratuite fermée
    • 30 spectacles en péril
    • 3 ans de travail sur le quartier balayé…

    Pour plus d’informations vous pouvez consulter le site suivant et une vidéo sur le lieu
    Nous vous invitons d’ores et déjà à la fête de la musique samedi prochain (21 JUIN). Avec le soutien des commerçants et voisins venez nous rejoindre sur la place au croisement de la rue de la roquette et de la rue Saint Maur de 18h à minuit. Au programme Barbecue, buvette de bière artisanale, sucrerie par les meufs’in, chorale, guinguette, reggae/ragga, chansons françaises, dj, bonne ambiance, et soleil assuré ! »

    3. http://fr.wikipedia.org/wiki/Maisons_relais :
    « La définition des Maisons relais nous est donnée par le Guide des dispositifs d’hébergement et de logement adapté édité par l’Etat : « Accueil sans limitation de durée de personnes au faible niveau de ressources dans une situation d’isolement ou d’exclusion lourde et dont l’accès à un logement autonome apparaît difficile à court terme, sans relever, toutefois, de structures d’insertion de type CHRS [Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale]. »
    4. C’était le 3 décembre 2013. Aujourd’hui, elle se situe au 125, Rue du Chemin Vert
    5. http://www.lapetiterockette.org/ressourcerie/l-atelier-de-revalorisation/ : « Après collecte, l’atelier de valorisation réalise un diagnostic et contrôle les produits.Nettoyés, réparés ou détournés de leur usage, les objets rejoindront le magasin. Les objets non réutilisables fournissent des pièces détachées, des matériaux qui peuvent être soit réutilisés pour les ateliers de réparation, soit redistribués aux initiatives partenaires de la ressourcerie. Tous les matériaux et objets qui ne peuvent être redistribués sont expédiés vers les filières de recyclage.Ces procédés détournent un maximum d’objets de l’enfouissement ou de l’incinération.(…)à terme, la ressourcerie de La Petite Rockette pourrait livrer des commandes sur mesure. »
    6. « Gebetex collecte, récupère et recycle les vêtements et textiles des particuliers au profit des associations. », source : http://www.gebetex.fr/
    10. http://www.lapetiterockette.org/ressourcerie/horaires/ : « Horaires de la ressourcerie :
    • Lundi : fermé
    • Mardi : 11h – 19h
    • Mercredi : 13h – 19h
    • Jeudi : 13h – 19h
    • Vendredi : 13h – 19h
    • Samedi : 11h – 20h»

    13. « Agréée Jeunesse et Éducation Populaire, La ressourcerie de la Petite Rockette développe un programme d’éducation et de sensibilisation à l’environnement, avec un salarié à plein temps dédié pour cette activité. », source : http://www.lapetiterockette.org/ressourcerie/les-ateliers-de-la-ressourcerie/
    14. http://www.rue89.com/planete89/2010/05/24/au-coeur-de-lincinerateur-divry-sur-seine-152141 :
    « Un collectif de riverains soupçonne notamment le Syctom, [Syndicat intercommunal de traitement des ordures ménagères de l’agglomération parisienne, NDLR], d’avoir prévu trop gros, pour pouvoir fournir du chauffage à 100 000 logements. »
    15. http://www2.ademe.fr/servlet/KBaseShow?catid=15555 :
    « La méthanisation (encore appelée digestion anaérobie) est une technologie basée sur la dégradation par des micro-organismes de la matière organique, en conditions contrôlées et en l’absence d’oxygène (réaction en milieu anaérobie, contrairement au compostage qui est une réaction aérobie). »
    16. http://www.rue89.com/planete89/2010/05/06/a-ivry-on-vous-concocte-un-incinerateur-trop-gros-et-trop-cher-150421 :
    « L’actuel centre de traitement des déchets d’Ivry-sur-Seine, inauguré en 1969, arrive en fin de vie. Pour le remplacer, le Syctom a fait le choix d’un projet dit « tri mécano-biologique ».
    18. Produit Intérieur Brut ou PIB :  « le PIB est égal à la somme des emplois finals intérieurs de biens et de services (consommation finale effective, formation brute de capital fixe, variations de stocks), plus les exportations, moins les importations », source : http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/produit-inter-brut-prix-march.htm
    19. http://www.ville.gouv.fr/?glossaire:
    « La politique de la ville, (…), a pour ambition de réduire les inégalités sociales et les écarts de développement entre les territoires et de traiter les effets comme les causes de la dégradation des conditions de vie dans les quartiers défavorisés.  (…) L’intervention de l’Etat en faveur des quartiers en difficulté et de leurs habitants a été centrée sur cinq champs prioritaires par le Comité interministériel des villes du 9 mars 2006 : l’accès à l’emploi et le développement économique ; l’amélioration de l’habitat et du cadre de vie ; la réussite éducative et l’égalité des chances ; la citoyenneté et la prévention de la délinquance ; la prévention et l’accès à la santé. »
    20. Pour une information à jour, voir la liste des partenaires financiers à l’adresse suivante : http://www.lapetiterockette.org/presentation-de-lassociation/partenaires/
    22. http://www.regiedequartier-pariscentre.org/missions/:
    « Une Régie de quartier est une association loi 1901 dirigée par un Conseil d’administration où sont représentées les collectivités locales, les habitants, les logeurs et les associations de quartier.Elle est implantée sur un territoire donné et sa mission comporte trois dimensions : sociale, économique, politique »

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One Response to Interview de Delphine Terlizzi, coordinatrice de l’association la Petite Rockette

  1. duprey 17 mars 2015 at 8 h 51 min #

    bravo bibi

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