Madame Sanchez, cheffe de mission Ecocitoyenneté
Madame Sanchez, pouvez-vous décrire votre fonction de cheffe de mission Ecocitoyenneté ?
H.Sanchez : C’est une fonction que j’occupe depuis 1997, au sein du Pôle Information-Communication de l’ARENE. Au début de la mission, il a fallu recenser les acteurs de l’Education à l’Environnement et au Développement Durable1 en Ile-de-France, ce que l’ARENE a fait, avec des partenaires institutionnels, et des grands réseaux comme le GRAINE2, à l’époque, et ensuite Vivacités3, créé en 1999. Cette démarche permettait de repérer les besoins du territoire, savoir ce que les acteurs faisaient déjà, et ce qu’ils pouvaient proposer comme activités.
A l’époque, nous étions hors plan climat4, n’est-ce-pas ?
H.Sanchez : En effet, les acteurs s’intéressaient à l’environnement, alors, on ne parlait pas de développement durable ou très peu. L’ARENE a donc commencé à communiquer à ce sujet pour sensibiliser les collectivités.
Depuis combien de temps les acteurs de l’éducation à l’environnement et au développement durable5 existent ?
H.Sanchez : Depuis plus de trente ans, a priori. Le GRAINE, en Ile-de-France, a plus de vingt-cinq ans6. Vivacités est plus récente, l’association est née en 1999.
Les besoins par rapport aux thématiques qui touchaient la ville durable n’étaient pas traitées par le GRAINE Ile-de-France, c’est pourquoi Vivacités a été créée.
La notion de ville durable, elle, est moderne, n’est ce pas ?
H.Sanchez : Avant l’apparition de ce terme, on parlait d’éducation à l’environnement urbain. C’étaient les besoins liés à l’urbanisme et à l’architecture qui étaient traités par les acteurs de l’éducation à l’environnement.
Qu’est ce qui a lancé cette dynamique, en France, en tous les cas ?
H.Sanchez : Avant le sommet de Rio, en 19927, de grandes associations de protection de l’environnement se sont créées, et ont commencé à faire de la sensibilisation, avant d’investir l’éducation à l’environnement. A l’origine, ce sont des militants qui ont créé ces associations afin de répondre aux problèmes environnementaux qui se posaient.
Revenons sur la description de votre fonction : depuis 1997, vous êtes chargée de la mission écocitoyenneté de l’ARENE.
H.Sanchez : A ses débuts, la mission s’intitulait éducation à l’environnement.
Je reçois et accompagne les porteurs de projet. Il y a une mission de conseil. J’accompagne le porteur de projet sur la mise en place de son projet, sur l’identification des acteurs qu’il peut rencontrer. Nous nous intéressons aux financements possibles. Il arrive qu’il faille redéfinir le projet, recadrer l’idée de départ. Le plus important est de bien fixer les objectifs.
Qu’est ce qu’un porteur de projets pour vous ?
H.Sanchez : C’est quelqu’un qui se lance, qui souhaite apporter quelque chose en matière de développement durable, pour le bien commun. Il arrive avec soit l’idée de monter une structure, soit l’idée de monter un événement, ou un programme d’animation. Il s’adresse à un public, scolaire ou non, comités d’entreprise, salariés, adultes, familles, etc.
Pourquoi est ce qu’un porteur de projet vient vers l’ARENE ?
H.Sanchez : Parce qu’il nous a identifié. Au début de ma mission, en 1997, j’ai été à la rencontre de tous les acteurs de l’EEDD, sur le terrain. Aujourd’hui encore, je vais à la rencontre des acteurs des territoires. Quand on va sur le terrain, qu’on rencontre les collectivités territoriales, leurs partenaires, les gens font du lien : c’est ainsi que nous sommes identifiés comme pouvant orienter, conseiller, accompagner les porteurs de projets.
Tout un travail de mise en relation est fait sur les territoires.
D’autres éléments à apporter pour décrire votre fonction ?
H.Sanchez : Ma fonction est transversale, je travaille avec tous mes collègues. Avec Cécile Petit-Alberge, bien entendu, mais également avec mes collègues qui travaillent sur les écoquartiers, sur les énergies, sur la mobilité, etc8. L’éducation à l’environnement touche tous les secteurs.
En quelle occasion le changement de terminologie, i.e. de cheffe de mission d’éducation à l’environnement, à cheffe de mission écocitoyenneté a-il-eu lieu ?
H.Sanchez : Il y a trois ou quatre ans, au moment d’une réorganisation de l’ARENE, qui a donné naissance à la mission PCET. Et quatre pôles opérationnels ont alors vu le jour : communication, prospective, territoires, et un pôle énergie-climat.
C.Petit-Alberge : C’est lors de la définition de ces pôles que certaines fonctions ont été revues, élargies, modifiées.
H.Sanchez : Elargie, en effet, car éducation à l’environnement était trop réducteur. L’écocitoyenneté9 touche tous les publics. Avec l’éducation à l’environnement, on ne touchait que les acteurs concernés par ce domaine.
L’ARENE apporte aussi sa contribution au sein des réseaux de manière assez informelle, hors charte ou convention. Nous sommes présents au sein l’espace national de concertation du Collectif Français d’Education à l’Environnement et au Développement Durable, le CFEEDD10.
Dans de nombreuses régions, il y a des espaces régionaux de concertation qui ont vu le jour. Le CEEF11, Collectif d’Education à l’Environnement Francilien, dont l’ARENE est membre fondateur depuis 1999, en est un. Il regroupe trente-huit structures, dont :
- des acteurs institutionnels, qui agissent sur le territoire francilien, comme la DRIEE ou Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Energie d’Ile-de- France12,la Direction Régionale de la Jeunesse et des Sports, l’ADEME ou Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie13 ;
- des réseaux d’éducation à l’environnement, comme le GRAINE Ile-de-France, Vivacités, Sollicités14 ;
- des collectivités territoriales, comme le Conseil régional d’Île-de-France, les conseils généraux : le conseil général de Seine Saint Denis, entre autres ;
- des associations d’éducation à l’environnement.
Le CEEF est un collectif régional, qui s’est déclaré en espace régional de concertation suite aux assises nationales de l’EEDD en 2013. Dans ce collectif, on travaille à partir des priorités issues du collectif national.
Existe-t-il des organismes similaires à l’ARENE Ile-de-France dans les autres régions ?
H.Sanchez : Douze agences similaires à l’ARENE, avec des différences, selon les territoires, de statuts, et stratégiques, sont regroupées au sein du RARE, le Réseau des Agences Régionales de l’Environnement et de l’Energie : pour en citer quelques unes il s’agit, en Bourgogne, d’Alterre Bourgogne15, dans le Nord c’est le CERDD, en Midi-Pyrénées, l’ARPE Midi Pyrénées, et en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, dite région PACA, l’ARPE PACA. Le RARE a un site internet dont l’adresse est http://www.rare.fr/.
Qui finance l’ARENE ?
H.Sanchez : L’ARENE est financé par le Conseil Régional, car l’ARENE est un organisme associé au Conseil Régional d’Ile-de-France. Ce n’est pas le cas de toutes les agences RARE.
C. Petit Alberge : L’ARENE a un statut associatif avec un budget abondé à plus de 90 % par le Conseil Régional. Pour exemple, nos collègues de Rhône-Alpes ont un financement public à hauteur de 70 %, et doivent trouver via différents projets les 30 % restant.
Souhaitez-vous compléter la description de la mission écocitoyenneté, Madame Sanchez ?
H. Sanchez : J’aimerais souligner le côté transversal de cette mission. Ainsi, je viens en appui de mes collègues sur les outils pédagogiques. Quelques-uns ont été réalisés,ici, à l’ARENE, dont le kit « Je m’écotransporte ! » sur la mobilité durable16, ou Citénergie sur la découverte des énergies, etc.
Tous les outils que nous créons répondent à des besoins identifiés sur le terrain. Les acteurs de l’EEDD17 ont été associés à l’élaboration de ces outils pédagogiques, de manière à ce qu’ils se les approprient au mieux.
Lien vers la suite de l’interview de Madame Sanchez et de Madame Petit-Alberge de l’ARENE Ile-de-France : Madame Petit-Alberge
Lien vers l’ensemble des articles du reportage de mai 2014 « Un petit tour dans l’ARENE ».
réseau national de l’éducation à l’environnement. » Source : http://www.graine-idf.org/reseau/histoire
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